Pour stopper ou tout au moins ralentir le réchauffement climatique, il faudrait réduire les émissions de carbone de 300 milliards de tonnes par an d’ici à 2054. Ce qu équivaut à la mise en place de 15 millions d’éoliennes ou à l’installation de 300 000 km2 de panneaux solaires, soit près de la moitié de la superficie de la France !
Pour diminuer les émissions en CO2 , la première option est de réduire notre consommation en énergie et en combustible fossile mais d’autres pistes plus ou moins réalistes sont envisageables.
Enterrer le problème
On peut se débarrasser du CO2 en le stockant sous terre ou dans les sédiments marins après l’avoir comprimé sous forme liquide. Des expériences ont été menées dans des puits de pétrole désaffectés au Texas, et des centrales thermiques équipées d’installations d’enfouissement sont en cours de construction en Norvège et en Allemagne. Le coût du stockage est évalué à plus de 10 euros la tonne d’oxyde de carbone – et l’étanchéité des réservoirs n’est pas garantie.
Planter des arbres
La végétation absorbe naturellement l’oxyde de carbone. Deux études récentes montrent toutefois que cette capacité est conditionnée par la richesse des sols, notamment en azote.
L’extension des forêts auraient aussi pour effet de diminuer la réflexion du rayonnement solaire à la surface du globe : au lieu de pomper le carbone, la verdure absorberait en fait la chaleur, ce qui aggraverait le réchauffement.
Engraisser le Phytoplancton marin
Comme les plantes, ces micro-organismes absorbent le CO2 . Des expériences sont menées par plusieurs laboratoires dans le Pacifique pour stimuler leur croissance avec des particules de fer.
Transformer le gaz carbonique en hydrocarbures.
Des chimistes de l’université de Messine (Italie) travaillent sur un programme de recherche européen visant à transformer le dioxyde de carbone en carburant (méthanol, butane, propanol, etc.). Objectif : mettre au point un catalyseur fonctionnant sur le principe de la photosynthèse, qui utiliserait l’énergie solaire pour réduire le CO2 en hydrocarbures. Mais aucune application à grande échelle n’est prévue avant au moins 10 ans.
Polluer volontairement l’atmosphère
Le Néerlandais Paul Crutzen (Prix Nobel de chimie en 1995) propose une technique radicale consistant à créer un voile de protection thermique autour du globe en dispersant des millions de tonnes de particules soufrées dans la stratosphère. Le physicien Edward Teller suggère d’utiliser de la poussière métallique réfléchissante.
Plonger la terre dans l’ombre
Des chercheurs de la Nasa ont imaginé d’envoyer un immense miroir dans l’espace au-delà de l’orbite lunaire, qui ferait écran entre la Terre et le Soleil en créant une tâche d’obscurité, ce qui abaisserait la température.
Réduire les flatulences des animaux
Si l’on en croit de très sérieuses études menées en Australie, les pets des animaux d’élevage représenteraient près de 10% des gaz à effet de serre. Le méthane contenu dans les émanations digestives du bétail a un pouvoir calorifique 20 fois plus élevé que l’oxyde de carbone. Un seul mouton en produit 7 kilos par an ; une vache, 114 kilos ! Une équipe du laboratoire du Csiro, à Sydney, a entrepris la mise au point d’un vaccin contre certains micro-organismes de la flore intestinale responsable de la production des gaz. Les premiers essais menés sont d’autant plus concluant que le traitement semble favoriser la prise de poids et la production de laine.
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